Inauguration d’un projet pilote pour les personnes en précarité vieillissantes

by vincentpauly

Le groupe Elisabeth a inauguré un nouveau service à Berbourg, dans le cadre d’un projet pilote innovant destiné à l’accueil des personnes en précarité vieillissantes. Ce projet, situé au sein de la structure d’hébergement pour personnes âgées « Haaptmann’s Schlass », vise à offrir un environnement stable et sécurisé aux personnes qui ont souvent vécu des parcours de vie difficiles, en leur apportant un accompagnement adapté à leurs besoins spécifiques.

Ce projet pilote a été lancé pour répondre à un besoin pressant : offrir un cadre de vie à des personnes qui ont souvent passé une grande partie de leur vie dans la rue ou dans des situations de précarité, tout en n’étant pas forcément éligibles aux soins classiques. Parmi les 151 lits de la structure, 22 sont réservés aux personnes en situation précaire. Actuellement, la moitié de ces lits sont occupés, avec un recrutement en cours pour accueillir davantage de résidents.

Le Ministre de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil, Max Hahn, présent lors de l’inauguration, a salué cette initiative en soulignant qu’elle représente une réponse innovante aux besoins spécifiques des personnes en précarité vieillissantes. Selon lui, le projet permet de mieux intégrer ces personnes dans la vie quotidienne d’un lieu de vie pour Seniors, tout en offrant un accompagnement de qualité pour des populations souvent oubliées par les dispositifs traditionnels.

Un cadre de vie adapté pour des personnes au parcours difficile

Au Haaptmann’s Schlass, les résidents du projet bénéficient d’un confort qui leur est parfois étranger : une chambre privée, un lit, une salle de bain, et même la tranquillité de la campagne. Yves Morby, Directeur du Haaptmann’s Schlass, a insisté sur l’importance de cette transition : « Ce projet d’inclusion permet aux personnes en précarité de retrouver dignité et stabilité. Il ne s’agit pas seulement de leur offrir un toit, mais de les intégrer pleinement dans la vie quotidienne de l’établissement. »

Le projet a également été pensé pour permettre une grande liberté aux résidents, qui peuvent entrer et sortir librement de la structure tout en restant en contact avec leurs anciens repères en ville. Certains résidents, par exemple, continuent de se rendre régulièrement en ville, tandis que d’autres profitent pleinement du cadre calme de la campagne.

Des résidents plus jeunes, avec des besoins spécifiques

L’âge moyen des résidents du projet pilote est de 55 ans, bien en deçà de la moyenne de 84 ans des autres résidents de la structure. Le plus jeune des résidents a 37 ans. Ces différences d’âge et de parcours de vie présentent des défis en matière d’accompagnement et d’intégration. Le projet prend également en compte les problématiques de santé mentale et de dépendance qui touchent certains résidents. Yves Morby a souligné qu’il n’était pas question de juger, mais de permettre aux résidents de trouver un équilibre, en leur offrant un espace sûr pour reprendre contact avec leurs proches et leur entourage.

La collaboration avec les associations qui suivaient les résidents avant leur arrivée est essentielle. Elle permet de maintenir un lien avec la vie passée des personnes, tout en offrant un cadre propice à la reconstruction.

Un projet soutenu par le ministère et les acteurs locaux

Le projet pilote est soutenu par le ministère de la Famille, avec un investissement total de 4 millions d’euros pour les aménagements structurels et un budget annuel de 2 millions d’euros pour les coûts de personnel, comprenant 13 employés dédiés à l’accompagnement des résidents. Max Hahn a rappelé que ce projet est né d’initiatives de terrain avant d’être développé en collaboration avec le ministère. Le projet pilote est prévu pour durer deux ans, après quoi une évaluation sera faite pour déterminer les ajustements nécessaires et l’extension possible à d’autres établissements.

Ce projet est une réponse unique à un défi croissant au Luxembourg : comment prendre soin de ceux qui, au fil des ans, ont été laissés à la marge de la société.